Apotropaïques
Temple aux yeux, c’est le nom qui a été donné à un site archéologique situé à Tell Brak, en Syrie, où on été découvertes des centaines de statuettes en albâtres nommées Idoles aux yeux en raison de leurs formes simplifiées ou seuls aparaissent des yeux demeusuréments grands, sur des bustes sommaires.
Lorsque Marine Aïello découvre l’existence de ces statuettes, elle développe en parallèle une recherche sur le mauvais œil et constitue alors un répertoire de formes, glanées dans les civilisations anciennes et les rituels, masques, costumes, statuettes, où seuls les yeux sont représentés, ou figurés de manière exagérément grosse.
La croyance en le mauvais sort est antédiluvienne. En Égypte, des talismans comme l’œil d’Horus
(Œil Oudjat) étaient utilisés pour s’en prémunir.
Les ophtalmoïs ou oculi, sont des éléments figurant sur la proue des navires grecs de l'Antiquité :
une paire de grands yeux qui ornaient la coque pour protéger les marins.
Le bon œil donc, s’impose depuis longtemps comme figure propitiatoire, contre le mauvais.
Ces guetteurs apotropaïques, cuits au bois, émergeants avec la complicité du Feu, furent alors pour l’artiste la manifestation d’une présence bienveillante, qui validerait et protegerait désormais ses gestes, et sa prise de position comme figure d’entre-deux mondes, Sphinge assumée, dans son déploiement esthétique.